Construire la résilience

Collectif Richesses / Notes et perspectives

Introduction par Patrick Viveret.

Métamorphose, transition, résilience.

L’insoutenabilité écologique, sociale, civilisationelle et financière du paradigme dominant, le « risque de l’abyme »,  appellent à une nécessaire transition (énergétique - vers l’après pétrole, mais également plus large, civilisationelle, vers un autre paradigme), à inscrire dans une perspective de métamorphose (Edgar Morin).

A ces deux éléments, transition et métamorphose, nous proposons d’adjoindre la question de la résilience proprement dite. A l’échelle sociétale, les éléments conjugués des différentes crises aboutissent à « des chocs traumatiques », et il est probable que nous en connaitrons d’autres. L’idée de la résilience est celle de dire qu’il est nécessaire de se préparer face à des chocs traumatiques et de rebondir positivement (énergies de vie).

  • Cette approche ne relève pas de la politique du pire (ou, sur un autre registre, du « plus cela ira mal, plus les perspectives révolutionnaires seront réelles »….). La priorité est celle de logiques préventives, mais on ne réussira la prévention / la transition que si l’on prend suffisamment au sérieux la possibilité de chocs traumatiques importants.
  • Quand le sentiment de l’insoutenabilité d’un système est de plus en plus fort et partagé, le fait de ne pas en parler, de ne pas imaginer ce qui serait possible face à ces chocs est un élément supplémentaire d’angoisse et d’impuissance.
  • En travaillant assez finement sur des scénarios possibles après des chocs traumatiques, on prépare les pistes préventives : les éléments qu’il faudrait opérer ex-post sont les mêmes qu’il faudrait mettre en place pour éviter ces chocs. (Cf Jean Pierre Dupuy : prendre au sérieux les risques de catastrophe pour avoir l’énergie suffisante pour transformer ce risque en possibilité et construire les solutions pour l’éviter).

Sortir de l’impensé, de la dénégation, prendre le choc au sérieux et construire une capacité de réaction transformatrice positive.

Sur le caractère d’insoutenabilité du système dominant : La démesure.

Démesure qui se manifeste dans plusieurs registres…

  • Ecologique : c’est sur ce registre que l’évidence d’insoutenabilité est la plus forte (risques climatiques, biodiversité,…) (et ce n’est pas parce qu’on en parle moins du fait de la crise financière que ce risque n’existerait plus !). Démesure d’un système de production qui recherche la croissance à tout prix.
  • Sociale, démesure dans le creusement des inégalités, (risque social / cocktail explosif)
  • Au cœur de la crise financière (transactions sur biens et services ne correspondent qu’à 3% des transactions journalières, le reste correspond à transactions financières / spéculation)
  • Dans le rapport au pouvoir
  • Dans l’ordre du sens (montée des fondamentalismes)

Zoomer sur la crise financière

Choix de zoomer sur la crise financière, non pas pour la déconnecter des « autres crises », mais pour dire que l’on a atteint là une forme de démesure particulièrement accentuée, et qui plus est capable de générer des effets de chaos plus importants encore que les autres crises, ou se répercutant sur les autres crises.

  • Le risque de choc traumatique, à court terme, est probablement sur la crise financière (mais cela ne veut pas dire que le risque à court terme n’existe pas sur les autres aspects : Fukushima, les émeutes urbaines en Angleterre le démontrent). 
  • D’autre part, la crise financière accélère les autres crises : avec elle, il n’y a pas assez de fonds pour mettre en place la nécessaire réorientation de l’économie vers une économie écologique, pas assez de fonds pour construire la solidarité sociale, la crise se traduisant au contraire par des plans d’austérité de plus en plus démesurés.

La démesure au cœur de la crise financière

  • Transactions sur biens et services =3% du total des transactions quotidiennes (cf Bernard Lietaer)
  • Rôle déterminant des robots traders (voir l’émission « c’est dans l’air ») : En Europe, 50 % des transactions sont faites par robots (60 % aux USA). Et si la solution à la crise est de « rassurer les marchés », comment rassure-t-on les  robots ?
  • Situation de stress permanent pour les 30  a 50 % de transactions faites par des humains (« Wall street ne connaît que deux sentiments, l’euphorie ou la panique ») : Il faut prendre des décisions à la fraction de seconde, et qui plus est des décisions qui ont un effet sur des milliers d’euros.  Etat de stress renouvelé de l’humain de service en concurrence avec robots.
  • Au bout du compte, la part de l’arbitrage rationnel est résiduelle. 

En réaction, stratégies guerrières

  • La logique est celle de l’économie casino, la part rationnelle est minime. Mas, dans cette part, ce qu’on voir se construire sont des stratégies guerrières et du chacun pour soi.

    (Exemple : comportement de la FED pour enrayer la crise américaine, qui y répond par la fuite en avant par l’émission massive de dollars. C’est une stratégie qui n’aboutit pas, dont le seul effet est de venir gonfler la bulle spéculative. Pas d’impact sur une reprise de l’économie américaine, mais au-delà fragilisation des autres économies (en particulier des pays émergents) (rôle du dollar comme « monnaie mondiale »).

Aucune stratégie de réponse à un possible choc.

La conjonction de ces trois éléments, robotisation + psychose maniaco-dépressive + et part rationnelle dans une logique guerrière, renforcent l’hypothèse de chocs traumatiques.

La thèse dominante, « rassurer les marchés financiers », est  incapable de répondre à cette trilogie. (Il faudrait à minima interdire les transactions automatisées et instaurer un niveau de taxation sur les transactions suffisamment important pour casser la spéculation).

Et la crise financière est encore moins préparée, en termes de prévision face à un choc, que les autres.

  • Même dans le nucléaire (civil), la possibilité de choc traumatique oblige les différents acteurs à se poser la question « qu’est ce qui se passe en cas de gros pépin ». Même si les réponses sont insuffisantes, au moins la question est posée, fait partie des interrogations, peut être relayée au niveau du débat.
  • En cas de crise financière, rien de sérieux qui est prévu. Les seuls éléments habituellement données, pour rassurer « en cas de crise », sont totalement hors de la réalité et incapables de répondre à une crise : c’est l’exemple de la garantie de 70 ou 100 mille par compte. Mais il est évident que le fonds n’assurance ne pourra pas répondre en cas de choc, du fait de sa nature et de son montant.

Construire la résilience.

C'est-à-dire lancer un processus qui ose dire que le problème peut se poser, que le choc traumatique peut se produire, et du coup, construire de l’imaginaire par rapport à cela. Trois pistes pour démarrer …

  • « apprendre du pire pour aller vers le meilleur ».
    « Apprendre de la guerre ». Jusqu’à présent, c’est la guerre qui a réglé ce genre de crise. Or, si on regarde les mécanismes mis en œuvre pour faire la guerre, on observe trois éléments de transformation : la socialisation des moyens de production, la planification à outrance, et la création d’un revenu d’existence (on peut en effet interpréter la solde militaire de cette façon, même si les fonctions couvertes par ce revenu ne sont pas les fonctions économiques classiques). Donc même dans ce type de situation, ce qu’on observe est une reconstruction du pacte social (là, contre l’ennemi extérieur) qui s’appuie sur les trois éléments socialisation, planification et protection sociale comme première ébauche d’un revenu d’existence.
  • à l’autre bout de la chaine, construire des scénarios plus positifs.
    « Que se passe-t-il quand une société se trouve libérée du travail et de l’argent ? »
    Toutes les logiques de subordination de vie par le travail, où l’on travaille « car il faut gagner de l’argent », se trouvent réunis. S’ouvre alors la possibilité de pouvoir enfin vivre son projet de vie ?
    Mais cela peut également générer des effets de chaos et de panique, y compris avec un scénario noir autoritaire (mais ‘pour apprendre du pire », le fascisme, le stalinisme, sont la démonstration qu’une formidable canalisation d’énergie peut émerger d’un pays qui est en situation difficile et d’échec pour en sortir. Dans ces cas, c’est une sortie par le pire, mais montre le fait que l’on peut mobiliser les énergies même en situation désespérée).
    Il est donc possible de mobiliser des énergies vers autre chose que le capitalisme, que ce vers quoi les énergies sont aujourd’hui tirées.
  • travailler sur les moyens….. pour éviter la guerre, et refonder un pacte social,
  • en s’appuyant sur les propositions et initiatives existantes.
    • la monnaie comme moyen, (monnaies sociales au service d’une économie à valeur ajoutée écologique, sociale, territoriale) Et l’on sait que Tous ces éléments prennent une importance très forte, cf crise argentine (et Grèce aujourd’hui).
    • instaurer, renforcer les logiques de solidarité, logiques de confiance
    • Revenu d’existence.
    • Etc…
    • vers une société du bien vivre (droit au métier et non au travail, faire de sa vie une œuvre, politiques de temps de vie, qualité relationnelle, spirituelle,…)

Réintégrer le REV.

Dans un choc traumatique, le plus difficile n’est jamais le niveau de la casse matérielle mais celui de la casse sociale, de la capacité à générer confiance et espérance, à construire une réponse qui génère espérance et vision du futur.

Oser penser des éléments de résilience positive suppose de s’appuyer sur toute la créativité sociale existante aujourd’hui, comme des ressources à mutualiser et à utiliser dans cette situation. C'est-à-dire réintégrer le trépied du REV : Résistance créative / Vision transformatrice et déblocage des imaginaires / Expérimentations anticipatrices. Les initiatives et expériences existantes, réinsérées dans cette perspective, montrent que l’on est capables de se tourner vers l’avenir, y compris dans l’existence de chocs traumatiques, y compris sur le plan financier.

Quelques précisions et éléments de débat.

Résilience, vous avez dit résilience ?

Le sens n’est pas celui du retour à ce qui était, à la forme ou l’état antérieur.
Le sens donné au mot résilience est celui de restaurer son intégrité, celui de la possibilité d’absorber les chocs et de s’adapter rapidement.

Il peut être intéressant d’aller revoir ce que sous tend le concept de résilience, pour qu’il serve d’outil d’analyse.
Ulanowicz et Bernard Lietaer (en l’appliquant au domaine monétaire) parlent du couple « opposé » Efficacité / Résilience pour mesurer la durabilité d’un système. Ces variables dépendent à leur tour de 2 variables structurelles du réseau: diversité et inter connectivité.
Cette approche de la résilience permet d’argumenter la pensée à l’inverse du paradigme actuel de l’efficacité.

Sommes-nous à la « fin d’un cycle » ? Ou dans un « grand moment de transformation au sein d’un cycle plus long » ? (Élisabeth Meichelbeck, Thierry Gaudin), une métamorphose à l’intérieur d’un processus de naissance d’un nouveau mythe ?
Quoi qu’il en soit, on est dans un moment de changement.

Ne pas sous-estimer la question du pouvoir

  • Les formes du pouvoir changent mais le pouvoir en tant que tel n’évolue pas.
    (Cf « le choix de la défaite » Annie Lacroix-Riz) http://www.dailymotion.com/video/xztbh_le­choix-de-la-defaite_news
  • Au moment de l’élection d’Obama, le lobby bancaire avait  3 représentants pour chaque sénateur.
  • A l’inverse….
    On a tous un pouvoir de médiatisation, à nous tous, ensemble. Ne pas avoir peur de notre propre puissance, et notre pouvoir d’agir.

Logiques de guerre

  • Ne pas sous estimer les logiques de guerre qui se mettent en place aujourd’hui comme sortie partielle de la crise : 
  • Le printemps arabe qu’on transforme en pouvoir intégriste qui va donner la possibilité de guerre pendant un certain temps. 

Les enfants et l’éducation

  • Les enfants comme acteurs prioritaires de la résilience.
  • Urgence à un renouveau de l’éducation.
  • Des pistes : Au sein du pacte civique // ATD Quart-monde : quelle école pour quelle société (et réciproquement) // Lituanie - projet sur d’éducation ( ?) // http://www.educationalajoie.com/

Zoom sur la crise monétaire et financière mais….

  • Ne pas déconnecter finances et autres aspects de la crise.
  • Cette crise est le goulot d’étranglement d’une multitude de crises.
    La question écologique est centrale. C’est la fin d’un monde et d’une façon de vivre, d’une civilisation en total désaccord avec notre environnement écologique. Une civilisation qui a cassé ses systèmes de résilience : une étude montre que si on se plaçait dans un contexte de guerre mondiale, on aurait beaucoup plus de victimes que les précédentes guerres, et ceci au civil, en particulier car nous n’avons plus de système de résilience alimentaire. 

Grands axes d’action et articulations.

  • Creuser les deux entrées que sont les solutions d’ordre macro-économique et les expérimentations locales. Mais ne pas les séparer, et travailler en permanence les complémentarités et synergies entre ces deux entrées.
  • Faire connaître et donner envie : mettre en avant les pensées, propositions et expériences, recréer un sentiment positif, pour éviter les risques de tension et chaos social.
  • Travailler sur la crise de court terme et les perspectives de long terme.
  • Sortir des logiques binaires, où il n’y a que la possibilité du « pour » ou du « contre ».
  • Etre attentifs au principe de subsidiarité et aux synergies entre les démarches (nombreuses) portées par différents réseaux

Comprendre et « élargir la pensée » pour mettre en mouvement.

  • Comprendre la réalité pour construire des outils pour limiter le choc.
    Infos sur les enjeux de la transformation, sur la réalité, sur le bilan.
    Beaucoup de choses existent. Reste toujours la question de la visibilité par rapport aux médias.

    Par exemple :

  • Montrer qu’il est possible de faire autrement, de changer : le système actuel n’est pas une donnée immuable. Faire connaître ce qui se fait déjà, ce qui est en cours, pour donner envie.
    Et ceci autant au niveau des initiatives locales (voir plus loin) que des propositions macro­économiques.
  • Proposer des scénarios, montrer que d’autres cohérences sont possibles.
    Mettre en avant des « feuilles de route », des alternatives concrètes.

    Exemples :
    Colibris : Elaboration d’un ouvrage (avec la participation par exemple de Patrick Viveret, Bernard Lietaer, etc.…) qui doit sortir en janvier (Actes Sud), proposant des solutions possibles à différentes échelles de territoire.
    Scénario Negawatt.
    Etc…

  • Rassembler des récits d’expériences existantes face à des crises graves.

    Exemple : République Démocratique du Congo (et ce qui se fait au Nord Kivu / recréation d’une vie collective alors qu’il n’y a plus d’Etat, d’argent, de travail) / Haïti (situation terrible, mais ressources et capacités, la sensibilité artistique)

  • Idées fortes à transmettre à toute la société, développer les consciences
    • Retour du « yin », du féminin (voir entre autres les apports de Bernard Lietaer)
    • Finalité « bien vivre » / pont avec constitutions boliviennes et équatoriennes qui font des références explicites à la terre mère.
    • Des pays qui se construisent différemment : exemples Bali (deux systèmes monétaires parallèles, économie de milliers de fêtes) / Bouthan (Bonheur National brut)
    • Construire de nouveaux modèles d’analyse, des grilles de lecture différentes (local / global, spirituel / nouveaux codes, etc.…), et analyser les propositions macro et expérimentations concrètes avec ces nouvelles grille de lecture.

Parler différemment.

  • Construire un grand récit motivant
    Parler au cœur et pas seulement à la tête.
    Voir par exemple le livre de Rifkins autour de l’empathie. Cette approche peut être un appui ?
    http://www.telerama.fr/idees/sortir-de-l-egoisme-pour-sauver-la-planete,...
  • L’art qui nous bouscule pour changer nos systèmes de croyance, pour avoir plus confiance en nous, pour augmenter ce qu'on croit possible ou non.
  • Construire le récit « du jour d’après », post-catastrophe (outils idées, rêves, propositions)
    Projet narratif, ludique, artistique (groupe d’artistes / Jacques Billière Georges). 

Faire connaître les expérimentations locales, les remettre en perspective, travailler l’articulation micro - macro

  • Reconnaitre, montrer ce qui existe. Faire savoir que l'expérimentation existe, beaucoup de choses, partout. Que ces initiatives sont porteuses de nouvelles façons de faire, de vivre, d'un renouveau de la pensée, de solidarité au quotidien.
    Cette créativité a capacité à redonner confiance (face à la panique et au désespoir) en ce qu'elle montre aux autres qu'il y a des solutions possibles et existantes.
  • Mais cela passe aussi par une "remise en perspective" montrant comment ces actions s’insèrent dans une vision plus globale, afin que les personnes puissent lire leurs propres expériences « micro » comme porteuses de solutions plus larges, globales, participant au changement.
    Si les personnes qui mènent des actions les vivent comme une participation, même minime, à la réponse a la crise globale que l’on vit, cela va dégager des énergies considérables.
  • Donc travailler à, montrer comment ce qui se fait au niveau local est porteur d’un projet global possible. Avec les acteurs de terrain, vers ces mêmes acteurs et la population en général.
  • Troisième niveau : comment favoriser le "changement d'échelle ?"
    • Si on imagine une crise majeure, par exemple la crise en Argentine, comment on utilise / on s’appuie sur ces expérimentations locales pour passer à une échelle plus large ?
    • Les initiatives se développent (et sont probantes) à quelle échelle ? A quelle échelle elles peuvent être amplifiées ?
  • Quelle démarche globale au niveau d’un territoire assez large ? C'est-à-dire penser / expérimenter ce qui pourrait être une prise en charge globale et collective de la survie au niveau d'un territoire plus large (exemple d’une grande ville comme Toulouse / petite région). Comment on s’organise ? quelles solutions où l’on pense la globalité du territoire ?
    Si un certain nombre de territoires plus larges démontrent qu’il y a une alternative à la panique et au désespoir, les effets de démonstration seront encore plus forts.
  • Penser l’articulation entre micro et macro.
    Quelles articulations entre les actions / démarches / outils mis en œuvre au niveau local avec des actions démarches / outils proposés au niveau macro-économique ?

    Exemples :

    • En cas de crise, les rapports entre les monnaies locales (ancrées sur l’euro) et l’euro seraient à repenser.
    • Quelles synergies entre les dynamiques des monnaies complémentaires locales et les propositions de type FNH (qui suppose un fléchage de l’utilisation de l’argent, ce que proposent les Monnaies locales), ou encore les propositions de Lordon (et une communalisation des banques qui va dans le même sens que la gouvernance locale proposée par les monnaies locales).
      Comment ces propositions peuvent être compatibles et s’intégrer dans un même ensemble de mesures, dans un même scénario global ?
  • Il y a plusieurs réseaux qui développent des initiatives locales et qui œuvrent pour les faire connaître et les mettre en lumière. Des synergies à (re)trouver ? de la coopération à mettre en place ? (voir la synthèse du groupe « comment travailler en commun ? »)

    Exemples

    • Mouvement Colibris, dont l’objectifs est justement de faire connaître, donner de la visibilité, relier, valoriser, encourager les expérimentations locales (et qui a un financement pour cela !!)
    • Récit a mis en place une démarche "parcours des alternatives" : à la rencontre d’actions porteuses de logiques alternatives.
    • Collectif pouvoir d’agir.
    • Expérience de Saint Camille, au Canada
    • Villes en transition
    • AMAP
    • voir les cahiers d’espérance des EGESS également.

Faire connaître les solutions d'ordre macro économique et y intégrer l’articulation micro – macro.

  • Des propositions existent
  • Articuler micro et macro :
    Outiller la réflexion des uns et des autres, créer des passerelles entre univers. Il existe d’ailleurs déjà un certain nombre de pistes d’articulation entre expérimentations locales et propositions macro-économiques. Pour commencer ….
    • Architecture à penser entre monnaie commune et monnaies territoriales (pour avance là­dessus, idée d’avoir un espace de travail commun entre ces deux approches).
    • Synergies et architectures entre les dynamiques des monnaies complémentaires locales et les propositions de type FNH sur le fléchage vers l’économie réelle, locale, vers des activités économiques ciblées.
    • La question de la gouvernance, que l’on retrouve à tous les niveaux…
      Dans la définition des orientations prioritaires d’investissement / dans la gestion des monnaies locales / dans le principe de subsidiarité et de communalisation des banques de Lordon / dans une architecture croisant les propositions-actions à différents niveaux de territoire

Travailler sur soi, favoriser le travail sur soi.

  • Comment se préparer à cet effondrement ?
    Très concrètement, comment on fait quand plus d’argent, de travail ?
  • Qu’est-on prêts à lâcher dans nos modes de consommation actuels ?
  • Comment laisser les peurs, écouter ce qui remonte de soi-même, pour que tout devienne possible ? On est soi-même un microprojet et on agit sur le macro (on est tous liés et articulés dans un même champ d’énergie). Plus il y a de micro, plus le macro est visible et possible.
  • Comment peut-on apprendre à gérer nos peurs, pour, en cas de catastrophe, nous libérer sur des possibilités d’agir. ? Idée de la gouvernance de soi avant la gouvernance collective.
  • Intelligence émotionnelle. Etre en paix, communiquer de la paix. Jusqu’à quel point sommes­nous capables de porter et d’incarner la paix ?
     
  • On peut élargir également à des idées comme « Se donner les outils conceptuels, sensibles et concrets pour régler les angoisses des politiques et des experts ».
     
  • Quels lieux / espaces portent cette démarche de travail sur soi ?
  • Généraliser l’approche émotionnelle.
  • Poursuivre dans un groupe au sein du collectif ?

Comment continuer ?

  • Différentes pistes ont été soulevées, différents réseaux / collectifs / personnes sont déjà engagés dans cette direction.
    L’idée est d’être complémentaire. Quelle serait l’apport complémentaire par le Collectif Richesses ? En subsidiarité et coopération avec les réseaux proches ?

    Pour proposer ce travail avec d’autres réseaux, mettre en pratique les façons de faire proposées par le groupe 2 pour éviter les désillusions.
     

  • Sur ce thème de la résilience, l’idée était d’identifier - autour / à partir de la question de l’impensé de la crise financière – une/des questions qui nous paraissent centrales, et se placer en situation de contribution en lien avec d’autres réseaux.
     
  • Différentes pistes ont été soulevées (cf partie « grands axes d’action »). Elles concernent différents niveaux d’action (du travail sur les émotions aux propositions macro-économiques) et différentes possibilités d’articulation entre ces niveaux.

    Le Collectif et « Forel » sont des lieux de propositions d’action, à partir du croisement de personnes venant d’horizons divers.
    Ce croisement d’horizons différents, ce carrefour permet de faire ressortir des questions transversales, des points aveugles, des interrogations, des articulations à faire, à renvoyer vers les uns et les autres.
    A partir de là, différents axes de travail peuvent être explorés, pris en charge par les uns ou les autres, selon les priorités et énergies de chacun.
     

  • Proposer un espace virtuel avec propositions, ressources, outils, pour le jour d’après, que chacun alimenterait ?
    Attention, il en existe déjà (Colibris, FNH… voir si il y a une valeur ajoutée complémentaire par les membres du collectif, ou participer à l’alimentation de ce qui existe).
  • Collectif modeste espace d’interface, qui renvoie vers les autres, crée le réseau de liens entre ce que chacun fait dans cette perspective.
     
  • Investir également cette approche (« ne pas nier le choc et penser résilience ») dans les rendez­vous communs plus larges, rendez-vous dans lesquels les réseaux sont déjà présents. Contribuer par notre approche à libérer l’énergie mobilisatrice pour la résilience / transition / métamorphose.
    • Groupe de préparation RIO + 20
    • 2012 : EGR (Etats Généraux du Renouveau) et lien avec Mouvement des indignés.
    • 2012 américain = mouvement d’occupation de wall street.

Comprendre la réalité - Quelques chiffres et infos apportés par Pierre Larrouturou

http://www.larrouturou.net/2010/01/crise-financiere-comment-eviter-lexpl...

  • Graphique d'évolution de la dette totale des USA depuis 192 : aujourd'hui, on a dépassé le pic de 1930.
  • La FED a mis 380 milliards sur la table en 3 mois, mais en "retour", le PIB n’a augmenté que de 50 milliards. La machine ne redémarre pas.
  • La chine est aujourd'hui la plus grosse bulle immobilière qu’on aie jamais vu. C'est le pays le plus instable économiquement. L'état a injecté 44 pour cent du PIB en un an pour maintenir sa croissance. La bulle immobilière est deux fois plus grosse que celle des USA avant éclatement des subprimes.
  • Avant Reagan / néolibéraux, il n'y avait pas besoin de dette pour nourrir la croissance, il y avait prospérité (même sans idéaliser la période de prospérité partagée de Roosevelt) sans besoin de dette publique ou privée.
  • La Banque d’Angleterre crée des milliards pour donner du répit aux banques, mais en parallèle elle dit bien que la crise actuelle est bien plus grave que celle de 1930.
  • Couverture de The Economist : "be afraid".
  • Si on avait mis en place une taxe Tobin en 2008, on aurait entre 200 et six cent milliards dans les caisses. Le parlement européen aurait pu "tranquillement"  l’utiliser faire face a la crise grecque.
  • Comparaison France / Allemagne : en 2009 la récession a été deux fois plus forte qu’en France, mais le chômage a progressé six fois moins vite. Ceci car dans la politique allemande, "le licenciement doit être une exception", la solution privilégiée est celle de baisser le temps de travail, avec une intervention de l'état pour maintenir les revenus. On a donc 1 million et demi de salariés qui ont baissé leur temps de travail.  Les solutions / leviers d'action existent donc - mais il faut les faire savoir.
  • Le vrai conseiller (dans l'ombre) de Sarkozy est Pébereau (BNP), qui dit que banques vont bien, et donc qu'il n'y a pas besoin de changer de politique.

Présentation par Alain Grandjean du plan « Financer l’avenir sans creuser la dette » et éléments de débat.

http://financerlavenir.fnh.org http://financerlavenir.fnh.org/propositions/financer-lavenir-proposition...­financiere/

Constats et proposition :

  • On a devant nous un modèle économique qui n’est pas durable et qui ne le sera jamais (système de production et de consommation non durable au sens strict du terme). Il est nécessaire de faire migrer massivement les structures économiques, de production et de consommation, vers un autre modèle.
  • Cela ne pourra pas se faire tout seul, par la seule volonté de ceux qui sont conscients de la nécessité de consommer moins. La transition vers un système durable nécessite des investissements considérables (économies d’énergie, mobilité durable, etc….)
     
  • Le système financier monétaire international est en train de partir en vrille, cela va chaque fois plus vite, il est urgent d’inventer un autre système macro économique (avant explosion…).
     
  • A priori, si on reste dans les schémas actuels, on reste bloqués par la question du financement de ces investissements
     
  • Ce n’est pas finançable par le privé, car ce n’est pas rentable à court terme,  Au niveau des investissements privés, une part importante revient aux ménages. Et là se pose la question de la rentabilité à court et long terme. Les ménages raisonnent à 7 ans, alors que la rentabilité des investissements nécessaires n’est réelle qu’à plus long terme (50 ans ?) Exemple des économies d’énergie dans le bâtiment : Quand on fait des calculs précis sur les données effectives des gestes d’isolation, on voit que le principal concerne les gestes de type ampoules basse consommation ou isolation des toits (laine de verre). Le reste (fenêtres, isolation des murs) n’est pas rentable (plus cher que le kilowatt heure) à court terme.
    On peut tenir le même raisonnement pour les voitures, il n’est pas si facile d’avoir une consommation moins énergivore.
    Les gens ne vont spontanément changer leurs modèles de consommation. Les classes moyennes sont le couteau sur la gorge.
     
  • « A priori » non finançable par le public, du fait du problème de la dette.
     
  • Mais « les règles monétaires qui rendent aujourd’hui impossibles le financement des investissements de long terme n’ont pas résisté lorsqu’il s’est agi de sauver les acteurs du système bancaire et financier. Fin octobre les états avaient déboursé près de 7 mille milliards de dollars à cet effet ».
  • La proposition est donc de « redonner aux états les moyens d’investir dans le sens de l’intérêt général, en adoptant des méthodes « non conventionnelles » semblables à celles utilisées pour sauver les acteurs du système financier ».
     
  • Au niveau français, il faudrait 50 à 60 milliards par an pour faire migrer le système économique.
     
  • La proposition est donc de mettre en place une mesure phare de financement ad hoc par la banque centrale (selon le même raisonnement que celui de mise en place du fonds de crise européen).
    La banque centrale financerait alors une banque comme la Caisse des Dépots, qui elle, à son tourne, refinancerait les projets de mutation du modèle de production /consommation.
     
  • Un des points délicats est qu’il ne s’agit pas de tout  prendre en charge par le public. Le public doit règlementer. Investir, mais à quote-part de ce qui est nécessaire, une part doit être prise en charge par le privé.
     
  • La mesure se centre sur les investissements permettant cette mutation. La dépendance énergétique est vraiment stratégique car autosuffisance énergétique est primordiale.
    (C’est vrai de l’eau aussi, mais moins important en Europe). L’énergie est également à la base de la possibilité d’avoir des aliments.
    Un programme d’investissement est absolument nécessaire, tant qu’on est dans une situation de dépendance énergétique, on n’est à l’abri de rien.
     
  • Le plan d’investissement concerne tous les secteurs : l’énergie (dans les modèles de production, de consommation, mais aussi dans l’organisation sociale : urbanisme, étalement des habitats, transports, etc…), mais aussi l’agriculture (pour sortir de l’agriculture intensive. Aujourd’hui les agriculteurs ne peuvent prendre en charge une réorientation des systèmes, car ils sont coincés par le poids de leurs dettes, et restent alors dans un modèle productiviste. Une réforme de la PAC est nécessaire, mais elle doit être couplée à des financements pour aider la transition vers modèles utilisant moins de ressources énergétiques).
     
  • Décomposition selon les différents secteurs / mesures à prendre n’a pas été travaillé à l’heure actuelle. Le plan se base sur une évaluation globale sur la transition énergétique, et une base d’orientations à prendre. Il avance un chiffre, principalement dans l’objectif d’être écoutés.

Sur les modalités de mise en œuvre du plan

  • Le plan propose un mixte entre projets régaliens portés par l’état et l’émergence de projets citoyens.
  • L’idée (qui reste à creuser) est de mobiliser les gens autour de projets qui font sens. Faire émerger des projets, des objectifs d’avenir.
    (C’est-à-dire à l’inverse de la démarche mise en place pour le grand emprunt, avec une petite commission d’experts qui réfléchit où mettre de l’argent).
  • Lancer une concertation nationale et régionale permettant de faire remonter non pas des projets d’investissement précis mais des objectifs (sur quoi on veut investir, ce qu’on veut pour demain) et des indicateurs d’évaluation.

Obstacles, points de débat.

  • Obstacle mental de la part des tenants de la pensée monétariste néo libérale : la monnaie neutre, votre proposition va générer de l’inflation
    (Pensée dominante, formation de l’ENA et l’inspection des finances va dans ce sens) : 
  • mais aussi de la part des Keynésiens (ou en tt cas une partie d’entre eux - y compris chez une partie des « économistes atterés » ou des économistes proches d’ATTAC)
  • De fait, derrière une mesure en principe simple, il y a une réforme idéologique très profonde.
     
  • Face à ampleur et vitesse de la crise, les élites dirigeantes sont tétanisées – et la conséquence est la difficulté à se faire confiance.
     
  • La proposition est simple et claire, assez documenté, facile à comprendre, mais les dirigeants ne se font pas confiance. Et on assiste alors à la danse des « marchands de doute », avec des modèles mathématiques compliqués qui instillent le doute sur la faisabilité.
    (Goldman Sachs et autres financent des études pour que plus personne ne comprenne rien. Du coup on laisse faire car personne n’a plus la capacité à répondre aux argumentent posés. On voit d’ailleurs exactement le même process « marchands de doute » sur la controverse sur les ressources énergétiques.)
    Il y a un combat intellectuel au niveau international là-dessus.
     
  • La mesure proposée soulève aussi bon nombre de débat sur le fait qu’elle est « incomplète, partielle », « ne propose rien pour la crise de l’euro ». Mais à l’inverse, si on réfléchit à un changement de système monétaire, les gens sont étouffés et perdent pied.
    L’idée est donc plutôt de débattre sur la mesure et comment la mettre en place.A partir de là, on discute aussi sur le reste.
     
  • Une réforme du système monétaire passe par des outils de réglementation (réguler la finance). Sujet un peu complexe car le vocabulaire technique est épouvantable (il faut réussir à faire de la pédagogie). Quels seraient les bons outils pour réguler les banques, la spéculation, etc…
    Chantier de taille.
    Des pistes qui existent : Angleterre (green bank ( ?)? séparation des banques de dépôt et banque d’investissement), Amérique du Sud (Equateur, commission pour une nouvelle architecture financière)
    Il y a sur ce thème aussi un enjeu d’éducation populaire, d’appropriation. Mais au-delà, cela se pose aussi en termes de rapport de force.
    Le « tea party » aux USA fait tout pour débudgétiser toute les commissions de contrôle ou ce qui a trait à des réglementations – de la même façon qu’ils ont essayé de couper les financements du GIEC.  De la même façon, on a observé ces derniers temps tout un changement de discours autour de la taxe Tobin : on ne peut plus «évacuer l’idée », mais on fait tout pour expliquer que cela ne marcherait pas.
     
  • L’outil fiscal doit déjà passer par une remise à niveau de la fiscalité sur les plus-values.

Opportunité historique / changement de modèle.

  • Le débat sur la réforme du système monétaire international n’est pas qu’une question préventive. Crise de 29 a été l’occasion d’une réforme idéologique majeure.
     
  • On est « dans la crise », ensuite tout est question d’échelle. Il est tr-s difficile de prévoir à l’avance.
    Le risque est le dépôt de bilan des banques (car il y a dans ces bilan des actifs pourris et des dettes surcotées). Le scénario de faillite bancaire serait catastrophique (il rejaillirait en faillite des entreprises et perte de l’épargne des ménages, et au niveau sociétal, perte des repères, conflits sociaux)
    Nécessité d’une réforme rapide.
     
  • Préparer le terrain intellectuel et idéologique avant la crise, pour que les anciennes recettes ne refassent pas surface.
     
  • Paysage de panique, mais opportunité historique. 

Groupe : Echanges complémentaires avec Alain Grandjean et pistes de croisement micro / macro sur la question monétaire.

  • Quid de l’Euro ?
    La piste la plus intéressante serait celle d’un Euro monnaie commune, avec une zone un peu protégée, et des échanges entre nations de cette zone, avec parités adaptées aux différentiels entre ces pays. (cf Sapir).
     
  • Piste proposée par le plan = flécher l’argent pour qu’il aille dans l’économie réelle.
    (Les interventions massives de la FED sont en quantités hallucinantes. – cela ne se traduit pas en croissance de l’économie réelle – et encore moins en hyper inflation - car ces montants vont vers les banques, qui les réinvestissent directement dans la bulle des 97 % de l’économie spéculative)
     
  • Nationalisation des banques ?
    Oui, si arrive à une situation au bord du dépôt de bilan. Dans ce cas, ce sera plus « simple » d’orienter directement les investissements des banques.
    Fatal à très court terme. Soit Allemagne accepte un truc très contre leur culture, qui est que la BCE inonde de liquidités, on gagne quelques années, soit autre volet, all bloque, et les banques vont péter.

Premières pistes de travail et de croisement entre échelles locale et macro.

  • Architecture à penser entre monnaie commune et monnaies territoriales (avoir un espace de travail commun entre ces deux approches).
     
  • La question de la gouvernance
    • La gouvernance du « fléchage de l’émission monétaire » : Pour une concertation nationale et régionale permettant de faire remonter des objectifs (sur quoi on veut investir, ce qu’on veut pour demain) et des indicateurs d’évaluation. 
    • Quelle gouvernance de ce système à différents niveaux de territoire.
    • Dans le lien entre les différentes propositions, comment on organise concrètement le fait qu’il y ait des opérations qui sont locales, territoriales, ou à l’inverse européennes.
  • L’outil monétaire (monnaies fléchées) pour ce fléchage de l’émission monétaire vers l’économie.
    • Exemple de l’Allemagne (Reich) : émission de bons de travail fléchant la monnaie sur les investissements décidés par le Reich. L’émission monétaire du Reich n’était pas en monnaie nationale mais en bons fléchés.
    • D’autres exemples historiques seraient à reprendre (en particulier pour casser l’idée reçue que l’émission monétaire par le public est « obligatoirement » source d’inflation)
    • Les monnaies complémentaires locales gagées sur l’euro, sont de fait un mode de fléchage de l’euro vers l’économie locale. Mais cela pose un problème de confiance dès que l’on dépasse un niveau local.
    • On pourrait croiser cela avec le plan proposé par FNH / définir des monnaies complémentaires par thématique, adossées à la garantie de la banque centrale. (Alain ne croit pas à un système de monnaies territoriales qui ne soit pas articulé à niveau national et même européen / d’ailleurs pour lui les monnaies locales sont soit « marginales », soit gagées sur l’euro)

Groupe : Favoriser le travail en commun –synthèse.

Synthèse des échanges du groupe "articulation entre les différentes échelles, coopération" Animé par Alain Aubry (Colibris), CR par Philippe Piau et Anne Amblès

Problématique : comment favoriser le travail en commune, à chaque échelle, de différents groupes (associations, réseaux, etc.) ayant des champs d'activité complémentaires ou similaires, et comment articuler les échelles

  1. circulation de l'information ancel
    • nous sommes saturés d'informations et de sollicitations, sur papier et à l'écran
    • on hésite à parler de ses projets, par crainte des sollicitations auxquelles il faudra répondre (et pas forcément par rétention, négligence ou manque de temps ou de compétences pour le faire savoir).
  2. concertation, intelligence collective et relation au politique
    • la concertation est réputée chronophage, mais menée à bon escient et dans les règles de l'art, elle est préventive, elle peut se révéler un investissement très rentable
    • Confiance et ouverture sont des conditions indispensables à l'intelligence collective.
    • le politique doit en principe justifier ses décisions en fonction des concertations mais la co­construction n'est pas encore vraiment dans ses habitudes
  3. coopération
    • la coopération est une valeur partagée mais peu mise en pratique : il est difficile de coopérer, depuis la base jusqu'aux têtes de réseau parce que des enjeux émotionnels souvent inconscients nous perturbent.
    • la base demande aux têtes de réseau de coopérer et de fait, une coopération exemplaire entre quelques [têtes de] réseaux ou associations connus au niveau de la France pourrait être un déclic efficace
    • il est impératif de prendre le temps de valider des valeurs et des processus de coopération et de s'y tenir. Cela implique pour chacun de répondre aux questions "qu'est-ce que j'y gagne, qu'est-ce que j'y perds, qu'est-ce que l'intérêt général y gagne ?"
    • Comment dans l'urgence de la crise, ralentir pour coopérer et coopérer pour ralentir ?
  4. solutions locales…
    • à Montgeron (91), un "rendez-vous citoyen" par trimestre depuis plusieurs années - un comité de pilotage sollicite les associations locales concernées par la thématique du prochain RV et les met au travail ensemble, répondant à la question "moi qu'est-ce que je peux faire là-dedans ?". Une charte permet de décloisonner, de comprendre ce qui est transversal, qu'on a besoin de faire ensemble et qui nous dépasse (et donc de décider quelle association met telle ou telle action en œuvre).
    • Colibris fait se rencontrer les acteurs locaux en recherchant l'exhaustivité. Ils sont plus nombreux (surabondance) et se connaissent moins qu'ils ne le croient.
    • la Transition (Initiatives de Transition, mouvement international) décloisonne, elle donne une vision d'ensemble du tissu local où chacun(e) a sa place pour resserrer la toile et construire la résilience
    • En tant que citoyens, on aspire à plus de coordination et de synergie entre les initiatives vertueuses et alternatives qui permettent de gagner en cohérence au quotidien (AMAP, SEL, etc.)
  5. vision partagée : pour être sûrs d'aller dans la même direction
    • importance de la vision partagée : rêver, imaginer la situation future souhaitée pour le territoire ou le projet,
    • représenter la vision par des mots, dessins, collages, etc.
    • imaginer les jalons entre maintenant et cet avenir désiré. 
    • Effectuer ensuite des allers et retours réguliers entre vision et action

Lecture conseillée : petit livre d'Ivan Maltcheff, Les nouveaux collectifs citoyens (éd. Yves Michel, 2011)

Groupe : « retrouver la paix en soi »

Deux questions posées au groupe, et pour chacune, une réponse en deux mots par les participants au groupe.

Qu'est ce qui m'empêche d'avoir la paix à l'intérieur de moi ?

Le besoin, le manque d'amour,
La violence, la mort des enfants,
La déconnexion, l'inconscient,
L’orgueil, la gloutonnerie,
Les peurs, l'incompréhension,
Le mensonge, le non respect de la parole,
L’injustice, la culpabilité,
Les limites, l’égoïsme,
Les blessures, les freins.

Qu'est ce que vous imaginez qui vous donnerait la paix ?

La nature, la foi,
L'acceptation de ma non toute puissance, la réalité,
L'empathie, la Joie,
Arbres, le partage,
Espérance, confiance,
Le déploiement, au delà de l'égo,
L'amour, la conscience,
La nature, la simplicité,
La cohérence, le sourire des autres,
La reconnaissance du don reçu, le désintéressement.

Que serait un scénario catastrophe ?

Première approche : travail collectif sur ce que représente pour chacun cet effondrement.

(Annexe) : Invitation à la réunion du 10 Octobre

Construire la résilience face aux crises Proposition de démarche lancée par Patrick Viveret et le Collectif Richesses, à débattre.

Nous sommes dans un monde en crise(s).

  • Les analyses et diagnostics de ce(s) crise(s), autant sur les causes que sur le désastre social, écologique, économique qui en découle, sont nombreux.
  • Notre idée est de ne pas y revenir dans un premier temps. (sauf à partager des infos, mais attention à se laisser du temps pour la suite).
  • Nous pourrons les reprendre si nécessaire à un moment ou un autre de la démarche.
    Dans un certain sens, ils seront présents « en creux » (ou plus explicitement) dans les propositions émergentes pour construire la résilience face à ces crises. 
  • Il nous semble plus constructif de porter l’accent sur les propositions porteuses d’espérance, et que ces analyses et diagnostics interviennent « au service » de ces propositions.

La proposition = construire la résilience
Préparer des stratégies transformatrices (et porteuses d’espoir, de futurs souhaitables), mobilisables rapidement (déjà en œuvre ou à mettre en œuvre) y compris en cas de crise majeure.

La porte d’entrée, l’accent principal : la crise financière et monétaire

  • Aujourd’hui, il existe un déni sur la question monétaire, comme si on ne pouvait faire autrement que le système actuel.
    Mais, pour reprendre les termes de Thomas Greco, si la monnaie est aujourd’hui pour les sociétés humaines comme l’eau pour les poissons, une évidence…. De la qualité de cette monnaie dépend notre qualité de vie, comme la qualité de l’eau pour les poissons… ;
  • Ce déni se traduit par un impensé en termes de solutions. Après chaque crise, on imagine quelques emplâtres (qu’on ne met pas toujours en œuvre) et tout recommence à l’identique.
  • Une bonne partie des échanges (qu’on le veuille ou non, et de plus en plus…) – et en particulier ceux liés à la survie (alimentation, logement, biens de première nécessité, santé) sont régis par les échanges monétaires.

La proposition : A partir d’un scénario de rupture majeure (crise financière et monétaire majeure / écroulement de la confiance dans le système et dans la monnaie officielle).

  • Après la crise (« le jour d’après »), comment cela peut marcher ? Que reconstruit-on ? 
  • « Déblocage » des imaginaires,
    • s’autoriser à penser des solutions sans rester contraints par les moules actuels, par ce qu’on « peut » faire en restant dans le système actuel.
    • penser des scénarios de « post-catastrophe » et non seulement des scénarios de « transition douce »).
    • Se décaler.
  • Travailler d’emblée sur des propositions concernant les différents niveaux (local, là où se passe la vie des gens), et global (mais quel niveau ? Europe ? monde ?)
  • Lier réponses « post-crise » au niveau macro (peu nombreuses, même si depuis cet été il y a plus de choses qui se font jour) aux réponses « post-crise » sur le terrain (qui émergent et se mettent en œuvre déjà plus fortement – cf villes en transition, monnaies locales, …)

Propositions de déroulé pour la journée du 10 octobre

Le lieu et les horaires

  • Fondation pour le Progrès de l’Homme (38 Rue Saint Sabin, Paris)
  • De 10h à 17h
  • Possibilité d’utiliser la cuisine le midi pour un repas partagé (il faut voir si il y a une « échoppe » dans le coin pour se ravitailler) 

Proposition de déroulé

  • Après rapide tour de table de présentation des uns et des autres….
     
  • Débattre (y compris de l’intérêt), compléter, affiner la proposition
    Y compris si nécessaire préciser le scénario de départ (pour qu’il ouvre vers les imaginaires)
     
  • Déterminer les grands axes de travail (micro, macro, thématiques à aborder, formes aidant à débloquer les imaginaires) que recoupe la proposition.
     
  • Faire un inventaire des réseaux / groupes / personnes qui travaillent déjà sur tel ou tel aspect / proposition émergeante
    Recenser diagnostics et surtout propositions existantes.
    Recenser personnes et réseaux à contacter
  • Faire un inventaire des « manques », points aveugles qu’il faudrait travailler.
     
  • Sur la base des échanges antérieurs, dessiner une méthode de travail pour la suite de la démarche, en termes de…. (à compléter)
    • Recueil des pistes et actions en cours
    • Questionnement des acteurs / propositions, « en cas de crise majeure ».
    • Quelle démarche par rapport aux points aveugles ?
    • Approche sensible, artistique, formes qui aident à débloquer les imaginaires, à faire émerger des idées nouvelles
    • Participation citoyenne, en termes d’imaginaires à déployer, de possibles souhaités / souhaitables….
    • Quelle mobilisation sur la communication ?

 En préparation au 10 Octobre, ce qu’on essayera de faire….

  • Patrick : un texte introductif qui replace la démarche et les questions essentielles à l’origine de la proposition ?
  • Celina (+ tous ceux qui le souhaitent) : premier tour de piste, inventaire des réseaux / personnes / propositions existantes / à contacter dans le cadre de la démarche.