Ce que sont les dialogues en humanité?

Journée Comité d’orientation (témoignage d'une participante - novembre 2008)

NB : Eléments mis en forme à partir de la seule journée d’échanges du 7 novembre 2008 – en dehors de toute documentation complémentaire…

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Ce que sont les dialogues en humanité :

Finalement c’est une question qui soulève (encore) le débat après plusieurs années d’existence.

Les Dialogues en Humanité sont-ils un événement ? Des événements ?

Les Dialogues en Humanité sont-ils un mouvement ?

Les avis sont notamment partagés sur l’essence même des dialogues, et donc leur(s) objectif(s). La notion d’ « espace d’échanges autour de la question humaine », volonté historique de la création des Dialogues, fait l’unanimité. Est-ce seulement un espace / un temps d’échange sous forme d’agoras, d’ateliers ? A ce sujet les avis diffèrent. Certains estimant que c’est une fin en soi. D’autres souhaitant inscrire l’action de Dialogues en Humanité dans un objectif de transformation sociale.

Les échanges générés par les journées « Dialogues en Humanité » apportent à chacun un « bénéfice », un « enrichissement » personnel (termes controversés de nos jours…). Cet apport, selon les premiers, peut constituer une fin en soi car les Dialogues invitent à un changement de posture dans la relation à l’autre. La qualité relationnelle des Dialogues est d’ailleurs largement soulignée. Ce changement de posture, dans un esprit d’égalité de contribution (chacun étant expert de la question humaine), peut être durable et se poursuivre hors Dialogues. Ce changement opéré ne serait-il pas alors un 2nd objectif des Dialogues ? Force est de constater en effet que les échanges réellement équilibrés dans notre société -où les interlocuteurs sont dans une posture d’égal à égal- sont plutôt rares. N’y-a-t-il donc pas de façon sous-jacente chez chacun des membres actifs des Dialogues une volonté d’impacter malgré tout la société ? La question reste ouverte… certains recherchant avant tout leur propre bien-être procuré par ces rencontres.

Les Dialogues en Humanité sont un forum d’échanges…

Il émerge toutefois, chez d’autres membres actifs du comité d’orientation, en parallèle du maintien de cet espace facilitateur d’échanges, une volonté d’aller au-delà en visant la transformation sociale. Au-delà de l’événementiel se met alors en place une logique de mouvement, qui doit s’accompagner d’une logique de concertation, pour parvenir à une problématique politique. Pour une mise en musique potentielle d’un « Yes we can » ?

Les Dialogues en Humanité seraient alors mouvement…

Qui participe aux Dialogues ?

La question de l’humanité relevant de chaque « Humain », par définition, chacun est invité à participer aux Dialogues. Pour autant, les Dialogues, essentiellement 3 journées de rencontre actuellement, sont limités par des aspects logistiques : la forme actuelle dans le merveilleux cadre du Parc de la Tête d’Or ne saurait accueillir des millions de visiteurs. L’accès aux Dialogues n’est-il pas limité également par l’absence de définition précise de leur objet-même ? La question se pose. Il est en effet possible d’imaginer que si l’objectif de transformation sociale était vraiment affiché, il pourrait entraîner la volonté de communiquer auprès d’un plus grand nombre, de sorte à multiplier les voies, les porteurs d’impact. Il est vraisemblable que la fréquentation des Dialogues est directement liée au plan de communication actuel (que je ne connais pas). En outre chaque visiteur du Parc de la Tête d’Or, peut participer, au pied levé, aux échanges.

Des personnalités, des « célébrités », participent, contribuent également aux Dialogues. L’originalité, la force des Dialogues résident dans l’absence de casquettes de ces personnalités qui contribuent comme tout un chacun, ni plus, ni moins… Tout au moins est-ce la philosophie affichée, qui à quelque fois été mise à mal semble-t-il.
Par ailleurs, il est remarquable de constater deux postures fondamentalement différentes au sein des membres actifs des Dialogues.

Certains se sentent initiés, éclairés, éveillés, vraisemblablement de façon inconsciente, « trahis » par le langage. Mais ainsi, se placent en tant que porteurs particuliers de messages, d’attitudes, de sens. Et sont dans une posture de transmettre, voire d’amener un public à un changement de mode de pensée…

La place de la pédagogie a ainsi été discutée. A-t-elle ou non sa place ?

D’autres affirment avec force qu’aucun n’a « plus » à apporter que l’autre en raison du fondement : « Contrairement à toutes les autres questions, la question humaine n’a aucun expert : elle est l’affaire de tous et de chacun d’entre nous ». L’enjeu est bien d’échanger des expériences, des avis.

Pour autant il est vraisemblable que des participants lambda arrivent d’abord dans une posture de réception, l’un des enjeux étant sans doute que progressivement ils  passent « en mode émission » afin d’équilibrer l’échange, le dialogue, encouragés par les propos des grands témoins d’humanité…

Les Dialogues en Humanité sont une croisée de chemins, un carrefour d’échanges…

Les Dialogues et les réseaux ?

Les Dialogues peuvent être perçus comme caisse de résonnance d’associations, de mouvement corolaires. Bien implantés et jouissant d’une certaine notoriété, les Dialogues peuvent en effet permettre à des « plus petits » de se faire entendre.

Les Dialogues en Humanité seraient alors tremplin…

Les Dialogues s’inscrivent, par ailleurs de fait, logiquement, dans un plus vaste réseau dans lequel gravite mouvements, associations, courants, forums…

Les Dialogues en Humanité seraient alors brique d’un plus vaste édifice…

Le statut des Dialogues

La question du statut des Dialogues est d’actualité, notamment pour des raisons matérielles – perception de subvention.

Mais au-delà du motif matériel déclencheur de cette réflexion, le sujet soulève de façon prégnante les questions de l’objet, de l’essence, des objectifs des Dialogues en Humanité. La réponse à ces questions pourrait être une discussion préalable au choix de la forme de constitution. La réflexion s’amorce finalement sur la pointe des pieds semble-t-il, dans une certaine appréhension de figer les choses. Comme si définir un objet, clarifier les objectifs faisaient prendre le risque d’une perte de spontanéité, d’originalité…

Toutefois, si ce sujet n’est pas éclairci au préalable, certains choix de forme, a contrario, par exemple l’association, vont imposer de fait la définition précise de l’objet par la rédaction des statuts.

Dans tous les cas, la réflexion et l’échange entamés semblent amener à une clarification de l’objet, même si l’une des conclusions peut très bien être le statuquo en terme de forme et / ou de fonctionnement.

Les Dialogues en Humanité,
une philosophie claire, des contours qui se dessinent…

Laure Vallade