Atelier Mandala

Bilan, Atelier Mandala pour “Dialogues en Humanité” Lone Hestehave

Voilà, que je reviens à Paris après un long été plein de belles surprises. Je vais essayer de conclure l’expérience de “Dialogues” (m’excuse pour l’orthographie, mais mon correcteur d’ortho bugge en ce moment… il ne fonctionne qu’en anglais).

Pendant le travail de création :

Chaque jour j’ai commencé par expliquer ce qu’est mon approche de mandala ; un travail de création et de guérison individuel et collective dans un cercle de paix (même principe que la Roue de Médecine chez les Amérindiens). Quand on travaille sur sa propre guérison, on travaille aussi la guérison de l’humanité et de la terre.

Vendredi

Démarrage par un groupe scolaire d’envir. 15 enfants. Energie très intense, un peu chaotique au début, mais en canalisant, les enfants sont bien entrés dans la construction. Energie vivante et joyeuse. 5 adultes ont travaillé en solo et 3 adultes en binôme avec leur enfant. Une trentaine de personnes ont passé, regarder et/ ou poser des questions. Ils sont été surpris d’apprendre qu’il est possible de travailler sur sa propre guérison et pour la terre simultanément. Plusieurs personnes souhaitent revenir avec enfants/ amis pendant le week-end.

Le mandandala n’étant pas terminé (il restait des espaces vides) reste à finir le samedi.

Samedi

Au début, un cercle d’environ 12 personnes. Puis, des gens sont arrivés progressivement. Après échange, et accord du groupe, je les ai proposé de prendre place à l’intérieur du cercle au fur et à mesure de leur arriver. La construction s’est fait dans un courant harmonieux. La communication était intense, partant de l’étonnement des uns et des autres, en découvrant la richesse des créations différentes et la simplicité dans les partages. Plusieurs personnes ont été surpris par la sensation de douceur, par la beauté et la profondeur accompagnant le travail. A la fin, les personnes du groupe ont témoigné d’une sensation de bien-être, de plénitude et de richesse intérieure.

Les personnes qui sont arrives la dernière heure ont complété le mandala du vendredi, qui a été terminé.

Bcp de personnes sont passé, posant des questions. C’était très intense pour arriver à gérer en même temps la gestion du groupe et rester disponible pour la communication avec les gens qui passait.

Dimanche

- La construction a commence par un groupe d’env. 15 personnes. Des gens sont arrivés pour participer tout au long du travail. Je les ai intégré en prolongeant les 4 axes (à l’extérieur du cercle), puis à l’intérieur du cercle. Ca communiquait beaucoup, autour de l’énergie de guérison et d’ouverture. Les gens parlaient de leurs difficultés et de leurs expériences. Petit à petit l’énergie est devenue légère, joyeux et doux. Une belle complicité s’est installée dans le groupe. Les personnes qui ont participé disaient avoir vécu une expérience très poétique, ils se sentaient habité par une sensation de richesse, d’émerveillement et d’unité.

Heureusement j’avais demandé deux filles bénévoles de m’assister pendant l’atelier. Il y avait énormément de passage… des gens qui avait du plaisir a observer, discuter et questionner (cela restait très intense pour la gestion du groupe et pour la communication).

Pendant le travail du 3 jours, plusieurs personnes sont entrées dans des constructions chaotiques, où j’ai ressenti la présence de la souffrance (dans la partie de construction individuelle). En les interrogant (à part, un par un) ils ont confirmé qu’il y avait en effet, la présence d’énergies difficiles. Après d’avoir expliqué ma démarche professionnelle (d’art thérapie), j’ai proposé un accompagnement spécifique dans le cadre du travail de groupe. Chacun a retravaillé sa structure en y mettant plus de conscience dans la construction pour arriver à transmuter l’énergie. A la fin, ces personnes ont évoqué, une transformation structurante, accompagné par un ressenti de libération / apaisement et la légèreté qui en découlait.

Les Agoras

- J’ai été inscrite dans l’Agora pour les artistes. Je m’imaginais que les artistes allaient se réunir pour poser le cadre, échanger des idées et les points forts avant le démarrage.

Au démarrage, la parole des artistes partait dans un registre émotionnel ; témoignages par plusieurs artistes qui avait du mal à trouver leur place dans notre société (et ainsi du mal à donner du sens à leur pratique). Le ton est monté assez vite, devenant revendicateur et agressif, on tournait en rond, sans issue. La tension qui s’installait faisait que c’était difficile de poser des questions/ faire des commentaires qui pourrait permettre de changer le cheminement de la parole.

Soit en témoigner de mon expérience, j’attendais avec impatience que le régulateur canalise la parole. Vue que cela ne venait pas, et avec la qui tension montait, un des artistes s’est mis à raconter un récit passionné, sa vie intime … le public était tellement capté que je ne me suis pas senti de l’interrompre… je pensais qu’elle allait venir à parler aussi de sa place d’artiste et de sa pratique en lien avec la société… elle a parlé jusqu’au bout de son histoire personnelle.

J’étais frustré la fin, ayant la sensation qu’aucun d’entre nous (artistes) n’avait réussi à nourrir le cercle de façon constructeur par nos expériences différents.

Dans les autres Agoras (où j’ai assisté), il y a eu quelques récits d’expérience riches et passionnants. Mas pour les discussions plus conceptuelles j’ai trouvé qu’il y avait un manque d’écoute et de lien entre les personnes qui participait, faisant que c’était difficile de suivre le fil, et de développer les thèmes plus en profondeur.

Réflexions par rapport à l’atelier Mandala : Je n’avais pas l’habitude d’avoir un aussi grand public pendant le travail. Le passage de gens demande beaucoup d’attention, pour être vraiment disponible pour les questions et les échanges.

Il aurait été bien de former quelques bénévoles à ce principe de travail (= les faire vivre l’expérience + transmission de connaissances de base), afin qu’ils puissent m’aider à gérer les situations les plus simples (circulation de gens, gestion de matériaux, transmission de connaissances de base pour les personnes qui arrivent en cours de travail… ) afin que je puisse être plus disponible pour les situations qui demandent plus d’investissement. (La formation prendra ½ journée). J’espère qu’il sera possible en 2009 de prévoir dans l’organisation quelques (2 à 3 ) personnes qui peuvent m’accompagner dans l’atelier Mandala pendant les jours de l’événement.

Oui, je souhaite vivement reconduire l’expérience. Les thèmes “Vivre le temps”, “revisiter nos mémoires pour construire la vie” et l’intelligence du Coeur” me parlent beaucoup sachant que ma spécialité, en parallèle avec l’art-therapie, c’est d’accompagner dans un travail sur les mémoires émotionnelles et “archétypales” (expansion de conscience). Ce travail permet d’harmoniser et équilibrer les énergies intérieurs conflictuelles et/ ou contradictoires, d’apaiser le mental et ouvre vers une plus grand conscience de soi… vers la conscience du Coeur.

Pour 2009 j’imagine que le travail de l’atelier Mandala se fait en 2 temps. La 1ère partie (de la création) peut être des mandalas de purification ; travaillant sur 1 mémoire “d’ombre” dans le cercle de guérison. La deuxième partie, je le vois comme une création célébrant notre mémoire la plus heureuse, en forme de “petites pirogues” faite de feuilles et des fleurs, qui vont voguer sur l’étang autour de l’île (à vérifier si cela sera accepté par l’intendance du parc). Dès que le projet sera travaillé, je vous l’envoie.

Le fonctionnement d’Agoras : Il me semble important que les personnes qui animent l’Agora, le prépare ensemble, posant un cadre avec une intention commune, qui permet de mieux canaliser la parole.

Il est très difficile d’échanger en groupe à un niveau profond, si le cadre n’offre pas d’outil qui permet de relier les gens les uns aux autres, car beaucoup d’êtres fonctionnent avec une pensée de connaissance, de maîtrise et de pouvoir. Par mon expérience d’accompagnatrice j’ai souvent constaté que la connaissance sans la conscience a une tendance à amener à une pensée mentale de séparativité.

J’anime des groupes de créativité pour des personnes en difficulté depuis 12 ans, et c’est très clair que la “réussite” de chaque séance dépend du cadre que je pose au départ. L’enjeu étant de créer une cohérence d’unité, connecter avec l’écoute du coeur pour que chacun puisse créer et s’exprimer librement en se sentant respecté, que le travail soit nourri d’un énergie positif et constructeur qui tient compte de l’harmonie de l’ensemble du groupe.

Cela se fait en mobilisant la présence et la sensibilité par une écoute active afin de faciliter la création d’un lien de coeur à coeur entre les participants, leur permettant de se connecter à une énergie qui ouvre vers une pensée / conscience collective.

CONCLUSION

J’étais heureuse de vivre cette expérience. Le contact avec le public, les échanges et le retour de gens a été enrichissant. Les personnes que j’ai rencontrées étaient très touchées par la force, la profondeur et la beauté, émues par la dimension poétique de ce travail.

Peu de personnes avaient entendue parlé du travail de création et de guérison collective, c’était un des sujets principaux dans les échanges. Je ressens un fort désir de continuer à partager et à transmettre ce travail, pour permettre aux êtres d’approfondir et agrandir en ouverture, en créativité et en conscience.